Édito
juillet 2016 - Position

Saluons une mobilisation et une coordination exemplaires de la recherche !

7 juillet 2016

Le 29 juin au soir, la Commission Mixte Paritaire (CMP) trouvait un accord sur la loi Pour une République numérique. Après plusieurs mois d’une mobilisation des milieux de la recherche, nous pouvons nous réjouir du fait que la recherche française dispose désormais d’un cadre juridique plutôt favorable.

Pour rappel, dès la consultation, nos scientifiques, nos établissements et notre association EPRIST, tout comme la CPU, l’ADBU, Couperin et le CNNum, se sont mobilisés pour défendre nos positions :

– pour limiter au maximum les embargos des éditeurs sur les écrits de la recherche publique (articles scientifiques) – article 17
– pour disposer d’un article complémentaire permettant la pratique de la fouille de texte et de données sans entrave ni juridique ni technique – article 18 bis ajouté et voté par l’Assemblée Nationale grâce à ces contributions.

A l’amont, durant près d’un an, autour du Livre blanc « Une science ouverte dans une République numérique » a pu être initiée par le Conseil scientifique du CNRS, une réflexion sur les pratiques et une expertise sur les textes, qui ont compté pour  l’élaboration de la Consultation nationale et, par la suite, pour la defense de nos positions.

Notre engagement a permis de mobiliser les responsables de nos organismes et nos scientifiques pour interpeller le gouvernement et les parlementaires sur ce sujet fondamental pour la place de la France dans le Monde. Il a permis d’écarter la voie contractuelle pour l’usage du TDM qui se dessinait au travers de la version de l’article 18bis proposée par le Sénat.

Jusqu’aux derniers jours avant la CMP, nous avons dû nous mobiliser pour convaincre, face aux pressions exercées par le SNE (Syndicat National de l’Edition).

Mais nos scientifiques ont eu l’occasion de faire la démonstration de la nécessité de disposer des outils actuels à l’ère du Big Data (fouille de texte et de données – FTD ou Text and Data Mining – TDM) pour pratiquer la recherche, afin de pouvoir jouer à armes égales avec leurs concurrents (GB, USA, Japon, etc.) ; ils ont pu montrer qu’attendre la future révision de la directive européenne n’était pas raisonnable étant d’ores et déjà confrontés à cette concurrence. Ils ont pu expliquer que la France, pourtant en avance sur le développement des outils de traitement et d’analyse sémantique (outils de FTD) commence à se faire distancer par des concurrents qui disposent d’outils moins performants mais qui ont en revanche accès à des corpus de textes et de données beaucoup plus importants du fait de l’exception au droit d’auteur dont ils bénéficient pour accéder à toute la littérature scientifique nécessaire. Le préjudice pour la France, à la fois sur le plan scientifique (positionnement sur de nouveaux champs de connaissances pour produire de nouvelles connaissances) et économique (potentiel d’innovation et d’emploi en matière de TDM) aurait été énorme et cela a finalement été bien compris du politique.

La recherche française dispose désormais d’un article 18bis dans la version Assemblée nationale assortie d’une modification du code de la propriété intellectuelle.

Plusieurs questions demeurent cependant en suspens et nous attendons les décrets d’application pour pouvoir œuvrer à l’ajustement des politiques d’établissements en matière de gestion, de traitement et de diffusion des productions de la recherche.

Au niveau européen, cette bonne nouvelle permet d’envisager avec optimisme la révision future de la directive européenne sur le droit d’auteur.

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Appel

Soutien au mouvement « Stand Up for Science »

L’Association des directeurs et personnels de direction des bibliothèques universitaires(ADBU), le consortium Couperin et EPRIST s’associent à leurs homologues américains,dont ils partagent les inquiétudes et dont ils soutiennent l’engagement et les actionspour préserver l’accès à l’information, maintenir la diffusion des savoirs et accompagnerle développement de la science au service de la démocratie et des citoyennes et citoyens-> Lire le communiqué

Rapport

Où en sommes-nous dans la mise en oeuvre de la politique de science ouverte ?

Résultats de l’enquête auprès des établissements d’enseignement supérieur et de rechercheLe Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR) publie les résultats d’une enquête auprès des établissements d’enseignement supérieur et de recherche (ESR) sur leurs politiques de science ouverte. L’enquête, pilotée par le Comité pour la science ouverte, s’est déroulée de décembre 2023 à janvier 2024.Elle visait à mieux connaître les politiques de science ouverte des établissements, ainsi que leurs avis concernant l’utilité de la politique nationale de science ouverte. L’enquête visait également à identifier les obstacles qui, à leurs yeux, entravent le progrès de la science ouverte en France.Au total, 105 établissements ont répondu à l’enquête, dont 10 organismes nationaux de recherche membres d’EPRIST.L’enquête montre une grande adhésion des établissements de l’ESR à la politique nationale. Seulement 2,9% des établissements répondants avaient adopté un document-cadre en matière de science ouverte en 2018, année de parution du premier plan national. À présent, ce chiffre s’élève à plus de 50% des établissements ayant défini une politique structurée dans un document.Sept des 10 organismes répondants se sont d’ores et déjà dotés d’un document-cadre, la réflexion étant en cours dans les 3 autres :– Centre national de la recherche scientifique (CNRS) – 2019https://www.cnrs.fr/sites/default/files/press_info/2019-11/Plaquette_ScienceOuverte.pdf– Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) – 2021https://www.cea.fr/chercheurs/Documents/information-scientifique/Charte-science-ouverte-CEA.pdf– Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria)https://www.inria.fr/fr/science-ouverte-role-inria– Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) – 2016https://science-ouverte.inrae.fr/– Institut national d’études démographiques (INED) – 2022https://so.site.ined.fr/– Institut Pasteur – 2021https://www.pasteur.fr/fr/ceris/bibliotheque/s-engager-science-ouvertePar ailleurs, l’enquête révèle une véritable adhésion à la politique nationale de science ouverte de la part des établissements. Tous les organismes répondants jugent utile ou très utile le Plan national pour la science ouverte (PNSO), de même que le Baromètre pour la Science Ouverte et l’entrepôt Recherche Data Gouv.Les établissements de l’ESR mettent en œuvre des stratégies en cohérence avec la politique décrite dans le Plan national pour la science ouverte. Sans grande surprise, dans les organismes comme dans les autres établissements, les mesures relatives aux publications, aux données et à la formation sont généralement plus avancées que celles relatives aux logiciels, aux codes sources et à l’évaluation.Par ailleurs, la perception des obstacles à la transition vers la science ouverte évolue en parallèle avec les avancées de la mise en œuvre de la politique de science ouverte. A la question « Au regard de votre politique actuelle, quels sont les plus grands obstacles à la transition vers la science ouverte ? » sont d’abord citées par les organismes les pratiques disciplinaires différentes et la résistance au partage et à la mise à disposition des données, puis les inquiétudes relatives à l’augmentation des coûts et la complexité technique.En savoir plus : – Rapport : Où en sommes-nous dans la mise en oeuvre de la politique de science ouverte ? Résultats de l’enquête auprès des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. DOI : 10.52949/80.– Données du rapport : État des lieux des politiques de science ouverte des établissements de l’ESRSource : Ouvrir la Science

Appel

EPRIST signe l’appel de Jussieu pour la Science ouverte et la bibliodiversité

EPRIST signe l’appel de Jussieu disponible sur le site : http://JussieuCall.org. L’Appel de Jussieu s’adresse aux communautés scientifiques et aux établissements de recherche en vue de promouvoir un accès ouvert aux publications scientifiques qui encourage la bibliodiversité et l’innovation aux travers de nouveaux modes d’édition qui n’impliquent pas le transfert exclusif des abonnements vers les APC. En proposant, entre autre, un modèle économique alternatif de l’édition scientifique, cet appel se veut avant tout une ouverture prospective et dynamique pour publier autrement, notamment au travers de nouvelles pratiques d’écriture (avec par exemple la publication des données associées), de nouvelles procédures d’expertise (révision ouverte par les pairs…), de nouveaux services éditoriaux sur les contenus. Pour ce faire, une mobilisation large des acteurs institutionnels de l’édition et des communautés scientifiques s’impose !La signature de l’Appel par les institutions est en cours.Voir les modalités de signature sur le site : http://JussieuCall.org

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