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Éditorial

EDITEUR

Quand les éditeurs vous suivent à la trace

par Lucile Veissier, TheMetaNews, pour EPRISTQuand il s’agit de récolter vos données personnelles, les pratiques des éditeurs varient beaucoup. Les bibliothécaires veillent au grain. « Si c’est gratuit, c’est vous le produit ! » Le phénomène est aujourd’hui bien connu : la plupart des outils numériques que nous utilisons quotidiennement – navigateur web, moteur de recherche, boîte mail, réseaux sociaux… – récoltent nos données pour les vendre et/ou proposer de la publicité ciblée. Que les éditeurs scientifiques, dont l’accès est payé par les institutions ou via les frais de publication, puissent faire de même, serait-il possible ? En effet, ces derniers ont accès à un nombre grandissant d’informations sur leurs usagers (chercheurs ou personnels des bibliothèques/services de documentation) : Qui consulte quelle publication, quand et depuis où ? Qui review ou soumet tel article ?… Avec l’incitation de plus en plus pressante (et parfois bien pratique) de créer un compte utilisateur sur les plateformes des éditeurs, regroupant ainsi toutes ses données. Des données qui valent aujourd’hui bien plus que de l’or. « Les bibliothèques doivent être conscientes du fait que les grands acteurs de ce domaine pistent leurs usagers »Une étude de janvier 2024La révélation avait fait l’effet d’un petit électrochoc en janvier 2022 : Jonny Saunders, neuroscientifique à l’université d’Oregon, découvrait l’existence de marqueurs uniques dans les métadonnées des versions PDF des publications scientifiques, permettant de tracer qui, où et quand un utilisateur avait téléchargé l’article – il en parlait sur Twitter. Accusé de surveiller les chercheurs, Elsevier se défendait quelques jours plus tard dans les colonnes de Motherboard : c’est la librairie pirate SciHub et la mise à disposition du monde entier sans “paywall” des publications qu’ils entendaient contrer. Aucune donnée sur les chercheurs n’était collectée. Une réponse qui n’a pas totalement convaincue Jonny Saunders et qui a éveillé la méfiance d’une bonne partie de la communauté. D’autres techniques existent en effet pour pister les usagers : cookies, adresses IP, empreintes digitales d’appareils… Sensibilisés sur ces questions, les bibliothécaires allemands avaient dès 2021 Elsevier dans le radar : RELX, maison mère d’Elsevier, n’a en effet jamais caché son activité de courtier en données. Une activité basée sur la vente de données personnelles qui génère bien plus de revenus que l’activité d’édition : filiale de RELX, LexisNexis a notamment signé des contrats avec l’agence états-unienne de police douanière et de contrôle des frontières pour plus de 172 millions de dollars. Voilà qui a créé un précédent dans le monde académique : « les grands éditeurs ont mis un nouveau costume de super-vilains », écrivait le sociologue au CNRS Didier Torny sur son blog en 2022. Pour ce spécialiste des questions d’édition scientifique, par ailleurs très engagé dans le mouvement de la science ouverte, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase : « Les grosses maisons d’édition profitaient déjà gratuitement de notre travail, notamment en tant que reviewer, maintenant elles font en plus des bénéfices sur notre dos », nous confiait-il récemment. « Alors que les bibliothécaires jouaient un rôle d’intermédiaire, les gros éditeurs ont maintenant construit des liens directs avec les chercheurs, possèdent leurs données (…) et peuvent les solliciter directement (…) »Didier Torny, sociologueEn France, au sein du consortium Couperin qui regroupe les personnels des bibliothèques (pour les universités) et des centres de documentation (pour les organismes de recherche), quelques membres s’emparent du sujet. Marie Nikichine de l’Université de Montpellier Paul-Valéry et Thomas Porquet, ingénieur d’études au sein du consortium, publient un décryptage en janvier 2024 (disponible sur HAL) intitulé : Pistage et profilage des usagers par les grands éditeurs scientifiques : quels nouveaux enjeux pour les bibliothèques ? Se fondant sur les travaux de leurs collègues allemands, ils y mettent en avant de graves menaces sur la protection de la vie privée des chercheurs ayant recours aux ressources documentaires négociées au sein du consortium : « Les bibliothèques doivent donc être conscientes du fait que les grands acteurs de ce domaine pistent leurs usagers de la même manière que les plateformes de vente en ligne, les sites d’information et les réseaux sociaux. » Il faut dire qu’une transformation en profondeur s’est opérée depuis l’arrivée du numérique dans le monde de l’édition scientifique. Lors d’un colloque organisé par Couperin en mars 2025, Didier Torny analysait le phénomène : avant, les utilisateurs se rendaient à la bibliothèque pour consulter, et éventuellement emprunter, des livres physiques. Aujourd’hui, les bibliothèques achètent l’accès à des ressources en ligne, voire des bouquets de centaines de revues, que les chercheurs vont directement consulter sur les sites des éditeurs. « Alors que les bibliothécaires jouaient un rôle d’intermédiaire, les gros éditeurs ont maintenant construit des liens directs avec les chercheurs, possèdent leurs données (coordonnées, domaines d’expertise…) et peuvent les solliciter directement (formations, proposition d’évaluation…). » « Le RGPD est une chance car il donne un cadre »Marie Nikichine, consortium Couperin Et les conséquences n’ont pas tardé. La dite note de Couperin décrit ainsi un changement d’orientation stratégique chez les maisons d’édition, avec la volonté de monétiser des flux de données (comme d’ailleurs plein d’acteurs du web). Sans parler des opérations de rachat menant à une concentration des acteurs de l’édition : un oligopole domine le marché mondial de l’édition scientifique – dont Elsevier, Wiley et Springer Nature, relire notre analyse sur l’action en justice intentée par des chercheurs états-uniens à leur encontre. Un joyeux mélange des genres entre activités éditoriales et surveillance des chercheurs ? Les implications restent encore floues. Dans cette masse de données, les chercheurs sont-ils surveillés individuellement ? « Est-ce complotiste ou parano de l’imaginer ? » s’interroge Didier Torny. Une chose est sûre : « On ne peut plus envisager les éditeurs comme il y a 15 ou 20 ans », alerte Marie Nikichine, également docteure en histoire. Que faire ? Première étape pour les bibliothécaires : informer et former à ces sujets, et en premier lieu leurs collègues qui négocient ou signent les contrats avec les éditeurs. Ces détails qui n’en sont pas vraiment figurent souvent dans les petits caractères de la section « politiques de confidentialité » ou dans un document carrément à côté du contrat. « Une expertise particulière est nécessaire », témoigne Marie Nikichine, à la tête du pôle logiciel au sein de Couperin. Mais les utilisateurs, en première ligne, doivent également se saisir du sujet. Une des actions possibles (voir l’encadré pour les autres) : demander aux éditeurs les données stockées vous concernant : date et lieu de connexion, type de recherche effectuée sur leur site, publications consultées ou manuscrit reviewés. Les éditeurs sont tenus de vous les fournir. « Le RGPD [Règlement général sur la protection des données établi au niveau européen, NDLR] est une chance car il donne un cadre », estime Marie Nikichine. « Il n’existe pas à l’heure actuelle d’étude académique sur les habitudes de recherche bibliographique des chercheurs »Didier Torny, sociologueDemander aux éditeurs ses données personnelles, Didier Torny l’a fait – il le présentait lors du Printemps Couperin en mars dernier. Le 18 février 2025, il a, non sans quelques difficultés, envoyé ses requêtes à quatre maisons d’édition : Elsevier, Springer Nature, Wiley et Taylor & Francis. Les deux dernières n’ont pas – ou presque – donné suite. La surprise est venue de Springer Nature. Un certain Tim lui a répondu en substance qu’il devait contacter les revues une par une et centraliser les données à lui fournir. « Si chaque chercheur se met à demander ses données personnelles, le pauvre Tim va être submergé », plaisantait Didier Torny. Elsevier, en revanche, a réagi promptement et lui a envoyé un fichier prêt à être utilisé dans une base de données. Ironie de l’histoire : c’est la maison d’édition épinglée pour ses pratiques en termes de confidentialité qui répond le plus vite aux exigences du RGPD… La solution, selon le sociologue ? Côté chercheurs, boycotter les grosses maisons d’édition. Côté éditeur, mettre en place des plateformes ouvertes où aucun identifiant n’est nécessaire. Voici pour l’option radicale. Une version réformiste consisterait à mettre en place des clauses de contrat et une architecture technique afin que les données, anonymisées, restent aux mains des bibliothèques. Une démarche potentiellement fructueuse également au niveau scientifique  : « Il n’existe pas à l’heure actuelle d’étude académique sur les habitudes de recherche bibliographique des chercheurs, tout simplement car les données sont privées », regrette le chercheur. Didier Torny prend comme exemple le moteur de recherche Matilda, développé par ses soins comme une alternative ouverte à Google Scholar. Une question centrale a guidé le projet : offrir des services aux utilisateurs sans les identifier ni les tracer. « Les négociations commerciales sont importantes mais les clauses juridiques, notamment sur les données d’usage, le sont tout autant »Christine Weil-Miko (CNRS)Les bibliothécaires commencent à mettre le sujet sur la table lors des négociations avec les maisons d’édition. Dans sa lettre de cadrage, le consortium Couperin affiche ainsi ses exigences : les fournisseurs doivent s’engager à respecter la législation, dont le RGPD, ainsi que les recommandations de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés). La licence type proposée par Couperin restreint quant à elle le transfert des données à caractère personnel à des sous-traitants présentant les mêmes garanties. Couperin recommande même d’aller plus loin : que les fournisseurs de contenus ou de services désactivent « tous les systèmes de collecte, d’analyse, de profilage et d’agrégation de données présents (…) à des fins de profilage ». À l’exception bien entendu des statistiques d’usages dont les bibliothèques ont besoin pour juger de la pertinence d’un abonnement. Et en pratique ? Les négociations avec Elsevier entamées début 2024 ont débouché en avril sur la signature d’un accord national de lecture et publication de quatre ans pour la modique somme de 33 millions d’euros – nous vous en parlions. Pour Christine Weil-Miko (CNRS) qui a mené les discussions avec Elsevier et d’autres éditeurs, « les négociations commerciales sont importantes mais les clauses juridiques, notamment sur les données d’usage, le sont tout autant. » L’objectif étant de protéger les utilisateurs, pas toujours conscients des enjeux. Arrivant à la table des négociations avec une équipe juridique conséquente, Elsevier semblait en revanche bien au fait du cadre légal. Si la maison d’édition était prête à donner des garanties, elle n’était pas forcément disposée à aller plus loin que ce que la loi l’oblige à faire (les termes du contrat sont accessibles ici). Marie Nikichine est réaliste : « la question des données d’usage n’empêche actuellement pas les établissements de signer les contrats, l’asymétrie dans les rapports de force est trop grande. » Mais la mention du respect du RGPD représente déjà une avancée en tant que telle, sur la voie des plus grandes victoires obtenues par les bibliothécaires allemands ou néerlandais. « Chaque négociation permet d’obtenir des avancées progressives dans le domaine de la protection des données des utilisateurs »Marie Nikichine, Couperin Un groupe de travail “Pistage” existe désormais au sein du consortium Couperin afin d’outiller les négociateurs, expliquait Marie Nikichine lors du printemps Couperin. Leur est notamment mis à disposition un questionnaire à faire remplir aux éditeurs comportant une dizaine de questions : la mise en place d’une politique de RGPD conforme, l’existence d’une bannière claire pour informer les utilisateurs et recueillir leur consentement sur les cookies, la liste des partenaires qui auront accès aux données… Trois axes sont au programme de leur prochaine feuille de route : identifier précisément les mécanismes de pistage à l’oeuvre sur certaines plateformes francophones, évaluer le degré de protection prévu dans les contrats en vigueur et enfin comprendre pourquoi ces enjeux de vie privée restent encore méconnus des chercheurs et passent encore trop souvent au second plan dans les négociations. Marie Nikichine reste optimiste : « Chaque négociation permet d’obtenir des avancées progressives dans le domaine de la protection des données des utilisateurs. »Chercheurs, que pouvez-vous faire ? Voici quelques conseils pour les chercheurs, concoctés par l’institution de recherche allemande Forschungszentrum Jülich (qui au passage détaille les clauses de ses contrats avec Elsevier, Wiley et Springer Nature) :– choisir une licence CC-BY pour ses productions scientifiques– cliquer sur le bouton « seulement les cookies essentiels » quand des bannières apparaissent sur les sites des éditeurs– lire les règlements des éditeurs (ce n’est pas la partie la plus fun, on vous l’accorde)– demander aux éditeurs quelles informations stockent-ils sur vous (voir l’exemple plus haut de Didier Torny)– éventuellement porter plainte si leurs pratiques ne sont pas en conformité avec le RGPD Cet article est publié sur le site d’EPRIST sous licence CC-BY 4.0

Appel

Soutien au mouvement « Stand Up for Science »

L’Association des directeurs et personnels de direction des bibliothèques universitaires(ADBU), le consortium Couperin et EPRIST s’associent à leurs homologues américains,dont ils partagent les inquiétudes et dont ils soutiennent l’engagement et les actionspour préserver l’accès à l’information, maintenir la diffusion des savoirs et accompagnerle développement de la science au service de la démocratie et des citoyennes et citoyens-> Lire le communiqué

Rapport

Où en sommes-nous dans la mise en oeuvre de la politique de science ouverte ?

Résultats de l’enquête auprès des établissements d’enseignement supérieur et de rechercheLe Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche (MESR) publie les résultats d’une enquête auprès des établissements d’enseignement supérieur et de recherche (ESR) sur leurs politiques de science ouverte. L’enquête, pilotée par le Comité pour la science ouverte, s’est déroulée de décembre 2023 à janvier 2024.Elle visait à mieux connaître les politiques de science ouverte des établissements, ainsi que leurs avis concernant l’utilité de la politique nationale de science ouverte. L’enquête visait également à identifier les obstacles qui, à leurs yeux, entravent le progrès de la science ouverte en France.Au total, 105 établissements ont répondu à l’enquête, dont 10 organismes nationaux de recherche membres d’EPRIST.L’enquête montre une grande adhésion des établissements de l’ESR à la politique nationale. Seulement 2,9% des établissements répondants avaient adopté un document-cadre en matière de science ouverte en 2018, année de parution du premier plan national. À présent, ce chiffre s’élève à plus de 50% des établissements ayant défini une politique structurée dans un document.Sept des 10 organismes répondants se sont d’ores et déjà dotés d’un document-cadre, la réflexion étant en cours dans les 3 autres :– Centre national de la recherche scientifique (CNRS) – 2019https://www.cnrs.fr/sites/default/files/press_info/2019-11/Plaquette_ScienceOuverte.pdf– Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) – 2021https://www.cea.fr/chercheurs/Documents/information-scientifique/Charte-science-ouverte-CEA.pdf– Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria)https://www.inria.fr/fr/science-ouverte-role-inria– Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) – 2016https://science-ouverte.inrae.fr/– Institut national d’études démographiques (INED) – 2022https://so.site.ined.fr/– Institut Pasteur – 2021https://www.pasteur.fr/fr/ceris/bibliotheque/s-engager-science-ouvertePar ailleurs, l’enquête révèle une véritable adhésion à la politique nationale de science ouverte de la part des établissements. Tous les organismes répondants jugent utile ou très utile le Plan national pour la science ouverte (PNSO), de même que le Baromètre pour la Science Ouverte et l’entrepôt Recherche Data Gouv.Les établissements de l’ESR mettent en œuvre des stratégies en cohérence avec la politique décrite dans le Plan national pour la science ouverte. Sans grande surprise, dans les organismes comme dans les autres établissements, les mesures relatives aux publications, aux données et à la formation sont généralement plus avancées que celles relatives aux logiciels, aux codes sources et à l’évaluation.Par ailleurs, la perception des obstacles à la transition vers la science ouverte évolue en parallèle avec les avancées de la mise en œuvre de la politique de science ouverte. A la question « Au regard de votre politique actuelle, quels sont les plus grands obstacles à la transition vers la science ouverte ? » sont d’abord citées par les organismes les pratiques disciplinaires différentes et la résistance au partage et à la mise à disposition des données, puis les inquiétudes relatives à l’augmentation des coûts et la complexité technique.En savoir plus : – Rapport : Où en sommes-nous dans la mise en oeuvre de la politique de science ouverte ? Résultats de l’enquête auprès des établissements d’enseignement supérieur et de recherche. DOI : 10.52949/80.– Données du rapport : État des lieux des politiques de science ouverte des établissements de l’ESRSource : Ouvrir la Science

La sélection de la rédaction

Témoignages

Lancement de l’European Diamond Capacity Hub (EDCH)

L’édition scientifique « Diamant » (libre accès sans coût pour publier ni pour lire)  se renforce en Europe et à l’internationalLe European Diamond Capacity Hub (EDCH) et le projet Almasi ont été officiellement lancés lors d’un événement organisé à Madrid par la Fondation espagnole pour la science et la technologie (FECYT) les 14 et 15 janvier 2025.L’EDCH répond ainsi au besoin de renforcement des capacités de la communauté de l’accès libre « diamant » exprimé dans le plan d’action pour l’accès libre diamant et rejoint  également les  conclusions du Conseil de l’Union européenne (2023)  en faveur d’une « édition savante de haute qualité, transparente, ouverte, digne de confiance et équitable » , la recommandation de l’UNESCO sur la science ouverte de novembre 2021 et le Plan National d’Action pour la Science Ouverte 2.L’EDCH aura plusieurs missions qui s’articulent sur deux points :– Soutenir les centres de capacités institutionnels, nationaux et disciplinaires, les éditeurs et prestataires de services de la voie Diamant,– Fournir des ressources comme des modules de formation et des outils techniques et un appui à la coordination et à la durabilité des pratiques de l’accès ouvert Diamant. Des outils très intéressants sont déjà disponibles. Les premiers éléments de l’EDCH ont été développés dans le cadre des projets CRAFT-OA et DIAMAS, financés par la Commission européenne. L’EDCH a reçu un soutien financier initial de l’Agence nationale de la recherche (ANR) et du CNRS mais d’autres agences de financement de pays européens se sont exprimées lors de la réunion de lancement, et les établissements scientifiques ont la possibilité de participer au financement. La liste des membres « soutien » comprend pour l’instant le CNRS et l’ANR et celle des membres opérationnels le FECYT, SPARC Europ, Operas et OpenEdition. La présidence de l’EDCH est assurée par Lidia Borell-Damian de Science Europe. Les coordinateurs sont Johan Rooryck (Coalition S) et Pierre Mounier (OPERAS). Au niveau international, des centres régionaux pour le renforcement des capacités existent déjà comme Redalyc-Amelica ou AJOL. Le projet européen ALMASI (Aligning and Mutualizing Nonprofit Open Access Publishing Services Internationally) lancé également lors de la rencontre de Madrid,  vise à étudier et développer un écosystème d’édition scientifique « non for profit » de haute qualité et durable, couvrant trois régions : Afrique, Europe et Amérique latine. Le CNRS, l’IRD, et l’Université de Lorraine sont également impliqués dans Almasi.L’Unesco a lancé, en 2024 une consultation pour collecter les suggestions sur la mise en place d’une organisation globale sur la publication Diamant. Les résultats seront bientôt publiés.  Références– Aldaz, Marina Cortés. « Lancement du projet ALMASI et de l’European Diamond Capacity Hub (EDCH). » Billet. OPERAS France (blog), 16 janvier 2025. https://doi.org/10.58079/133ji.– « Public launch of the European Diamond Capacity Hub and the ALMASI Project | Plan S ». Consulté le 14 février 2025. https://www.coalition-s.org/public-launch-of-the-european-diamond-capacity-hub-and-the-almasi-project/.– CeRIS. Institut Pasteur « Lancement de l’European Diamond Capacity Hub pour promouvoir l’édition en accès ouvert diamant en Europe ». Open science : évolutions, enjeux et pratiques, 10 février 2025. https://openscience.pasteur.fr/2025/02/10/lancement-de-leuropean-diamond-capacity-hub-pour-promouvoir-ledition-en-acces-ouvert-diamant-en-europe/.– CORDIS | European Commission. « Aligning and Mutualizing Nonprofit Open Access Publishing Services Internationally (ALMASI) | ALMASI Project | Fact Sheet | HORIZON ». Consulté le 14 février 2025. https://cordis.europa.eu/project/id/101188192.

Témoignages

Création d’Alef, Alliance des éditeurs scientifiques publics français

Le 21 novembre 2024, l’Alef, Alliance des éditeurs scientifiques publics français, a été créée en réponse aux attentes des acteurs. Face aux enjeux liés au contexte de la science ouverte, du numérique et de l’IA, de nombreux défis techniques, économiques et juridiques seront à relever par les éditeurs publics scientifiques. L’Alliance est désormais un espace de co-construction de visions partagées et de solutions, pour parler d’une même voix, en France et en Europe, accompagner les mutations en cours et à venir dans ce secteur en cours d’adaptation, et promouvoir la bibliodiversité.Fondée par France Université, le MNHN et INRAE, elle sera prochainement rejointe par l’IRD et le CNRS, et regroupe déjà 59 structures éditoriales. Lieu de dialogue, l’Alliance compte travailler en collaboration et bonne articulation avec l’ensemble des acteurs de l’écosystème de l’édition publique française, notamment des instances et groupes de travail métier. Eprist, qui compte un de ses membres au sein du directoire de l’Alef en la personne d’Emmanuelle Jannès-Ober (représentante d’INRAE) compte bien suivre les travaux de l’Alliance et, autant que de besoin, alimenter les réflexions de celle-ci. Eprist suivra en particulier avec grand intérêt les propositions de l’Alef sur la chaîne éditoriale de demain, les relations avec les plateformes et diffuseurs, la manière d’aborder les questions d’intégrité scientifique, le positionnement vis-à-vis de l’édition privée, et plus globalement des nouveaux services à la science dans ce contexte d’ouverture.Pour en savoir plus :https://www.ouvrirlascience.fr/creation-de-lalliance-des-editeurs-scientifiques-publics-francais-alef/https://www.ouvrirlascience.fr/prefiguration-dune-structuration-collective-des-editeurs-scientifiques-publics-engages-dans-la-science-ouverte/  NB : Pour rappel, la création de l’Alef était annoncée dans le Deuxième Plan national pour la science ouverte, et résulte de la mission de préfiguration conduite par Caroline Dandurand (INRAE et désormais directrice des éditions Quae) à la demande du MESR.Pour les abonnés à l’AEF :https://www.aefinfo.fr/depeche/724791-science-ouverte-les-editeurs-scientifiques-publics-francais-creent-l-alef-une-alliance-pour-parler-d-une-meme-voix

Analyses

Gestion et ouverture des données de la recherche

Fiche Repère EPRIST La science ouverte vise à généraliser l’accès sans entrave aux résultats d’une recherche plus collaborative, transparente, intègre et de qualité. Dans ce contexte, les organismes, politiques et financeurs se mobilisent pour que les données de la recherche soient gérées dans l’esprit FAIR en vue de leur préservation et réutilisation, et si possible partagées selon le principe « aussi ouvertes que possible, aussi fermées que nécessaire ». En savoir plus (PDF 860 Ko)

Manifestations

Journées d’étude Abes – 22 et 23 mai 2025

Atrium à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3

La première édition des Journées d’étude de l’Abes est programmée les 22 et 23 mai à l’ATRIUM de l’université de Montpellier Paul-Valéry. Le thème retenu « Des données pour le pilotage de la recherche : outils, cas d’usage et nouvelles collaborations » a pour objectif de regrouper différents acteurs et métiers de l’ESR (intendants de données, directions recherche ou pilotage, DSI, SCD…). Ce thème sera exploré sous forme de sessions plénières et d’ateliers.En savoir plus : Journées d’étude Abes 2025 – abes.fr

CasuHAL ! – 23 au 25 juin 2025

Université de Lille - Lilliad Learning Center Innovation

Le programme de cette année est consacré à l’impact des enjeux sociétaux et des évolutions de la recherche sur HAL.– La séance plénière inaugurale sera consacrée à l’impact de l’intelligence artificielle sur les archives ouvertes (23 juin). Les « ateliers débats« , pensés comme des espaces d’échange et de discussion autour de thématiques d’actualité, avec l’aide d’un.e expert.e du sujet. Ces échanges feront ensuite l’objet d’une restitution en plénière (24 juin matin).Quatre thèmes seront abordés : intégrité scientifique ; médiation scientifique ; transition écologique ; pilotage de la recherche. Les « ateliers pratiques » traditionnels, pour se former ou approndir sess connaissances et compétences sur des outils (24 juin après-midi). Retour en plénière le 25 juin avec la carte blanche au CCSD et la tenue de l’assemblée générale annuelle (ouverte uniquement aux membres de CasuHAL) Les séances plénières du lundi 23 juin et du mercredi 25 juin seront retransmises en direct via Zoom. Le lien sera envoyé sur la liste de diffusion de CasuHAL au préalable.En savoir plus : Journées CasuHAL 2025 – Sciencesconf.org

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